© Adriana Vidano

Phoenix

Je suis mort

Pour faire table rase

Oublier et inventer

De nouvelles règles

De nouvelles formes…

Pour que renaisse de mes cendres

La flamme de ton amour

Récit poétique

Poéthique poésie

La mort avait ta bouche

Et les relents de ta douceur

Alors je lui ai offert ma langue

Et mon corps à consumer

Une soirée de pleine lune

Sous une pluie diluvienne

Soirée tropicale

Aux odeurs de mangues

Un matin brûlant de soleil

Consumant le bonheur

Assommant les âmes

D’une chaleur infernale

Je n’en ai plus souvenance

Et puisqu’il faille

En tout temps

Aimer

Puisque ne devrait

Importer

À mon âme et au monde

L’unique valeur de la beauté

Je lui ai offert un madrigal

Un chant dénué d’artifices

Autres que le beau

Avant de me laisser entraîner

Du côté où le soleil est froid

Aux berges où boule de glace

Ses rayons sont une vaine éclaircie

Là-bas, sombre nuit où

La douleur est plainte éternelle

D’où je vois des âmes pénétrer

Le jour sous divers auspices

Âme noire sur fonds d’auréoles

Nuances de gris

Enveloppes de brume

Où prennent place

Les rêves brisés

Vagues bris d’espoir

Ossuaire de certitudes

Columbarium de promesses

Prémices de rupture d’osselets

Sous les coups d’une potence

Tristement Accrochée

Au plafond croulant

D’une chambre mitée

Par la solitude et

Le désenchantement

Malheur sans fond

Où finirait, poussière

Sur un manuscrit

Accompagné de quelques notes

Le poète balançant

Comme

Marionnette sur une corde.

© Adriana Vidano