Je suis mort
Pour faire table rase
Oublier et inventer
De nouvelles règles
De nouvelles formes…
Pour que renaisse de mes cendres
La flamme de ton amour
Récit poétique
Poéthique poésie
La mort avait ta bouche
Et les relents de ta douceur
Alors je lui ai offert ma langue
Et mon corps à consumer
Une soirée de pleine lune
Sous une pluie diluvienne
Soirée tropicale
Aux odeurs de mangues
Un matin brûlant de soleil
Consumant le bonheur
Assommant les âmes
D’une chaleur infernale
Je n’en ai plus souvenance
Et puisqu’il faille
En tout temps
Aimer
Puisque ne devrait
Importer
À mon âme et au monde
L’unique valeur de la beauté
Je lui ai offert un madrigal
Un chant dénué d’artifices
Autres que le beau
Avant de me laisser entraîner
Du côté où le soleil est froid
Aux berges où boule de glace
Ses rayons sont une vaine éclaircie
Là-bas, sombre nuit où
La douleur est plainte éternelle
D’où je vois des âmes pénétrer
Le jour sous divers auspices
Âme noire sur fonds d’auréoles
Nuances de gris
Enveloppes de brume
Où prennent place
Les rêves brisés
Vagues bris d’espoir
Ossuaire de certitudes
Columbarium de promesses
Prémices de rupture d’osselets
Sous les coups d’une potence
Tristement Accrochée
Au plafond croulant
D’une chambre mitée
Par la solitude et
Le désenchantement
Malheur sans fond
Où finirait, poussière
Sur un manuscrit
Accompagné de quelques notes
Le poète balançant
Comme
Marionnette sur une corde.